On a appris mercredi la disparition de Rémy Belvaux.
Le cinéaste avait réussi, à 20 ans, le fulgurant «C'est arrivé près de chez vous» avant de virer vers la pub.


Le cinéma belge a appris mercredi avec stupéfaction et tristesse la mort «inopinée» de Rémy Belvaux. Frère des réalisateurs Lucas Belvaux («La raison du plus faible») et Bruno Belvaux («Modèle Déposé» avec Benoît Poelvoorde), Rémy restait l'homme d'un film: le cultissime «C'est arrivé près de chez vous» qu'il avait réalisé et coécrit avec Benoît Poelvoorde et André Bonzel. «Tous ceux qui l'ont connu savent qu'il pouvait aimer les autres jusqu'à s'oublier lui-même. Il s'est perdu pour toujours ce lundi 4 septembre 2006 vers 22h35 à Orry-la-Ville dans l'Oise, quelques kilomètres au Nord de Paris», indiquent sa famille et ses proches dans un communiqué.

Originaire comme Benoît Poelvoorde de Namur, où il était né en novembre 1967, Rémy Belvaux avait effectué un fulgurant parcours à la Cambre en dessin animé et à l'Insas avant l'aventure de «C'est arrivé près de chez vous». Personne n'a oublié cette bombe qui enflamma le festival de Cannes en 1992, dans laquelle il interprétait lui-même le non moins mythique Rémy.

Si cette comédie noire et burlesque, dont il avait coécrit les dialogues cinglants avec Poelvoorde, a contribué avec d'autres à la notoriété du cinéma belge et révélé Benoît Poelvoorde, Rémy Belvaux connut lui des lendemains de gloire ambigus. Les compères réunis au sein des Artistes Associés avaient notamment mis sept longues années à récupérer les droits sur leur œuvre, abandonnés dans l'inexpérience de leur début à des partenaires peu scrupuleux. Ceux-ci récupérés, ils s'étaient ensuite empêtrés dans la délicate question de la paternité de «C'est arrivé près de chez vous». Pourtant, nous confiait mercredi, sous le choc, le producteur Vincent Tavier, proche de Benoît Poelvoorde, «il ne se passait pas un jour où on se disait qu'on se reverrait un jour» avant de conclure «c'était le plus talentueux que j'ai connnu». Noël Godin, avec qui il avait participé à l'entartage de Bill Gates en février 1998 à Bruxelles, était aussi abasourdi.

Délaissant la fiction pour la publicité, Rémy Belvaux s'était bâti une sérieuse réputation dans le milieu, consacré six années de suite meilleur réalisateur de pub de France. Mais il rêvait de revenir à la fiction. «Il avait quatre scénarios dans les tiroirs», nous a rappelé Louis Héliot, responsable du cinéma du Centre Wallonie-Bruxelles à Paris. «Il avait revu son point de vue sur un cinéma de la cruauté et parlait sans cesse d'une autre inspiration positive, picaresque et humaniste, dans laquelle il voulait engager son œuvre à venir», précise encore sa famille. «Peplum», projet ambitieux avec Jim Carrey, avait capoté suite à la déconfiture de Vivendi-Universal. Belvaux, qui avait aussi été approché pour l'adaptation des «Dalton», avait fini par couper les ponts avec la profession, vivant quasi reclu depuis un an. «Il nous laisse un chef-d'œuvre et des tonnes de regrets», conclut sa famille. Ceux des rires qu'il aurait pu encore nous offrir.

© La Libre Belgique 2006



je suis très, mais alors TRES triste aujourd'hui…

Posté par la blatte :

Il s'est perdu pour toujours ce lundi 4 septembre 2006 vers 22h35 à Orry-la-Ville dans l'Oise, quelques kilomètres au Nord de Paris», indiquent sa famille et ses proches dans un communiqué.

?? Particulier, comme description.
Ben dis donc, sacrément jeune, tout de même…


(soupir)

ah en effet, j'avais entendu l'info hier, mais je n'avais pas capté le nom

Sacré Suzanne. "C'est arrivé près de chez vous" figure dans la liste de mes films fétiches. Triste nouvelle.

Arrrghhhh… Rémy… Tiens, ça fait mal.

Son œuvre la plus connue a eu un impact notable sur l'état de ma cervelle.

Dieu ait son âme ! Fort le mec en tus cas ! Il assurait grave. Condoléances.

Coincidence morbide: je viens de voir "La raison du plus faible", réalisé par son frère Lucas…

Selon la presse, "sa disparition aurait eu lieu en banlieue parisienne dans des circonstances qui n'ont pour l'instant pas été précisées par la famille dans le communiqué de presse qu'elle a rédigé, la qualifiant d'inopinée". Mystère, donc, qui va sans doute éveiller les rumeurs. Je vois d'ici les titres d'Ici Paris, de Voici et de Détective.

Un autre mystère est celui de son âge. Ecran large nous dit que "Rémy Belvaux (…)est décédé mardi 5 septembre en région parisienne à l'âge de 40 ans" alors que ciné movie déclare que "Rémy Belvaux est décédé ce mardi 4 septembre, à l'âge de 39 ans" et la Libre annonce qu' "Il devait fêter son 39e anniversaire en novembre". On apprend aussi qu'il "est décédé inopinément ce lundi" dans le Soir. Il est vrai qu'Univers cinéma prétend qu'il est "Né en 1966 à Namur" alors que 7 sur 7 situe sa naissance "en novembre 1967 à Namur".

Bref, on ne sais ni quel jour, ni de quoi, ni à quel âge…

allez viens Rémy, on va à la merrrrr, parce qu'à la merrrr, y'a des moules!