Bonjour,
je pense qu'il serait bien d'établir la liste des mots qu'on a appris dans les chansons. Pas ceux qu'on a appris dans des chansons qu'on a apprises étant petit. En tout cas, des mots qu'on a appris grâce aux chansons et dont on est allé chercher la signification dans le dictionnaire. Par exemple, moi, dans "La mer câline" de Dorothée, j'ai appris le mot "Indolent". Dans cette chanson, j'ai aussi appris le mot "Mandarine" qui ne désigne pas le fruit mais la femme d'un mandarin. Plus récemment, dans "Qu'il est bête!" je suis allé rechercher ce que voulait dire le mot "gargoulette". De même, grâce à "Johan" de Catherine Lara, j'ai appris le mot "Limonaire". Grâce à Georges Brassens "Oncle Archibald" et Amélie Morin "Taille small" (Un titre sympa de son magnifique album "Astral gramme" que j'attends de voir dans le programme la vitrine) je suis allé vérifier la signification du mot "suaire". Certes, pas un mot très drôle. Mais cette chanson est super d'après moi.
Il y a trois jours je suis allé vérifier dans le dictionnaire de quoi voulait parler Julien Clerc quand, dans sa chanson "Des jours entiers à t'aimer" il dit "Tous les parfums de la Chine et tous les JAPONS dorés". Le mot "Japon" dans ce cas, ne désigne pas le pays mais des objets en porcelaine de Chine, d'ailleurs !
Et vous, quels sont les mots que vous avez connu dans des chansons et dont vous êtes allé chercher la signification dans le dictionnaire?

Le mot "Oronge", dans "Avant on s'écrivait", de l'ami Pierre Perret :

Avant on s'écrivait
De bien jolis mensonges
Craquants comme une oronge
Légers comme duvet

Il s'agit d'après le Littré, d'un "Cchampignon alimentaire, très arrondi et d'un rouge doré qui croît surtout dans le midi de la France."

Il doit bien y en avoir un paquet d'autres, mais je vous les posterai lorsqu'ils me reviendront en mémoire.

Ah oui, bon sujet ça…

Il doit y en avoir plein, mais il y en a un seul auquel je pense spontanément :
Sans doute est-ce Georges Brassens qui m'a fait découvrir le mot "Interlope" : non seulement c'est un très joli mot, mais en outre il rime avec d'autres mots tout aussi poétiques.

En réalité, le mot "Japon" dans la chanson de Julien Clerc désigne bien des objets en porcelaine mais évidemment bel et bien fabriqués au Japon.

"Interlope" on le trouve aussi chez les garçons bouchers ("Carnivore") ; sinon, j'ai appris grâce à Brassens le doux mot "callipyge"… mais je devais avoir 13 ou 14 ans ; ma mère écoutait Brassens quasiment en boucle à l'époque ; il faut dire qu'elle avait vécu dans son quartier, dans les années 50 et qu'elle en avait été amoureuse alors qu'elle était ado ; non, je vous raconte pas de carabistouilles !

Pareil que Gozette, spontanément, je citerais Brassens et les sycophantes des Quatre bacheliers.

La solexine !!! Dans Solexine & Ganja de Thiéfaine ! C'est en plus un mot que je trouve très joli :)
Bistanclaque ( mot formé d'après les bruits réguliers produits par les métiers à tisser des canuts) dans une chanson des Bistanclaque justement …Bistanclaque ! La navette file, file ! […]Et bis-tan-claque et pan ! La navette et l'battant !

Moi, le titre de Ginnette Garcin "Cresoxipropanediol en capsule" m'a appris le mot…

Posté par Legoman :

Moi, le titre de Ginnette Garcin "Cresoxipropanediol en capsule" m'a appris le mot…

y a aussi "supercalifragilisticexpialidocious"

Dans Brassens aussi, j'ai mis longtemps avant de comprendre au moment de la sortie du disque :)

Mais le pire de tous est un petit vocable
De trois lettres pas plus familier coutumier
Il est inexplicable il est irrévocable
Honte à celui-là qui l'employa le premier

Honte à celui-là qui par dépit par gageure
Dota de même terme en son fiel venimeux
Ce grand ami de l'homme et la cinglante injure
Celui-là c'est probable en était un fameux.

Misogyne à coup sûr asexué sans doute
Au charmes de Vénus absolument rétif
Était ce bougre qui toute honte bue toute
Fit ce rapprochement d'ailleurs intempestif.

La malpeste soit de cette homonymie
C'est injuste madame et c'est désobligeant
Que ce morceau de roi de votre anatomie
Porte le même nom qu'une foule de gens.

En anglais dans la chanson "down under" des Men at work, il passe par Bruxelles et demande à un mec de six pieds de haut et plein de muscles s'il parle sa langue, et qui lui sourit en lui donnant un "vegemite sandwich".
Je viens d'apprendre que vegemite est une pâte à tartiner vendue en Australie à base de levure, salée et un peu amère.
Jamais trouvé à Bruxelles par contre, Men at work, il faudra revoir un peu votre copie ;-)
Bon appétit.

latécoère

Mmmm ; dans quelle chanson, ce Latécoère ?

Posté par Claude Bukowski :

Mmmm ; dans quelle chanson, ce Latécoère ?

"Courrier" de Souchon, non ?

Lola rastaquouère de Gainsbourg plutôt

Posté par Rosemadder :

Posté par Claude Bukowski :

Mmmm ; dans quelle chanson, ce Latécoère ?

"Courrier" de Souchon, non ?

non :)
"Revoir un Latécoère…" c'est dans une chanson d'Henri Salvador : jardin d'hiver
c'est un mot qu'on ne trouve plus que dans les chansons.

Posté par baxter :

Je viens d'apprendre que vegemite est une pâte à tartiner vendue en Australie à base de levure, salée et un peu amère.
Jamais trouvé à Bruxelles par contre, Men at work, il faudra revoir un peu votre copie ;-)
Bon appétit.

Je ne connaissais pas "vegemite", en revanche, la composition est proche de celle de la "marmite"( prononcer meumaïteu^^) vendue en Angleterre, et aussi chez nous , puisqu'il a fallu adapter nos rayons à ce…cette…nourriture.
C'est dégoûtant et ça ne devrait pas exister :D Tout juste bon a appâter les tanches !

Je suppose qu'il y a partout des particularités locales qui font les délices des uns en en faisant frémir d'autres.
Je crois que j'ai été confronté autrefois à la "marmite", et, décidément, je préfère laisser ça aux Anglais. :-)

la SINUSITE au Tord Boyaud de Pierre Perret

Posté par iso9000 :

Au fait comment y va Pierre Perret? il n'est plus tout jeune non plus ! (75 ans)

Il inaugure…. et il fait des tournées internationales !

Posté par baxter :

Je suppose qu'il y a partout des particularités locales qui font les délices des uns en en faisant frémir d'autres.
Je crois que j'ai été confronté autrefois à la "marmite", et, décidément, je préfère laisser ça aux Anglais. :-)

Moi je préfère le Bovril, mais je n'ai pas fini d'écrire la chanson y consacrée !

Posté par riccie :

Moi je préfère le Bovril, mais je n'ai pas fini d'écrire la chanson y consacrée !

Ah faut finir d'écrire la chanson alors, comme ça on apprendra le mot :-S

Posté par baxter :

Posté par riccie :

Moi je préfère le Bovril, mais je n'ai pas fini d'écrire la chanson y consacrée !

Ah faut finir d'écrire la chanson alors, comme ça on apprendra le mot :-S

Oui ! riccie, une chanson, riccie, une chanson !

Grâce à Abba, je sais ce qu'est un Super Trouper !

Et moi grâce à Jeanne Mas, j'ai essayé de me représenter "un thalamus qui se déchaîne"… :-(

"Sycophante" dans la chanson "Les quatre bacheliers" de Brassens
"Immarcescible" dans la chanson "Irrésistible" de Juliette.
"Bréhaigne", mais je ne sais plus exactement où.
"Con" au sens premier, et "Vit", ainsi que plein d'autres, dans les chansons de salles de garde, quoique je n'ai pas poussé ma médecine très loin !

    Mais ce sont surtout les auteurs anglo-saxons qui ont amélioré mon vocabulaire, en particulier Prince et Léonard Cohen, pour des expressions du type :

- Jack you off (Prince)
- To give head (les deux)
- To have a hard-on (Cohen)

Je vous en laisse chercher le sens, c'est la meilleure façon d'acquérir la connaissance

Posté par hre mgbye :

En revanche "to be well hung" je l'ai apprise de la bouche d'un travelo sur le parking d'un fast-food tex-mex de Austin, Texas, à l'époque où je gagnais ma croute dans ce bled en travaillant de nuit.

Expérience que tu as racontée sous un habile pseudo et en la travestissant un peu pour la rendre quelque plus romantique mais certainement moins romanesque dans une chanson inoubliable.

C'est sans doute parce que je suis un peu trop jeune (!), mais j'ignorais totalement ce qu'était un "mistral gagnant" avant la chanson (*). Pourtant, j'en aurai bouffé quelques-unes, des saloperies, dans mon enfance !

J'ai appris "tintinabuler" avec la chanson 'Petit garçon' (adaptation par Gareme Allwright du 'Old Toy Trains' de Roger Miller).

Et tous ceux que l'on trouve dans "un raga abscons" de Juliette (heureusement, y'a la trad …) :

Quelques folliculaires plumitifs malévoles
Zoïles cacographes et craqueurs icastiques
Jabotent, baguenaudent giries et rocamboles
Et daubent roguement mon chant cataglottique

Ils veulent m'embâter ces apocos jocrisses
J'élude leurs pasquilles et je n'ai pas le choix
C'est ma signifiance, je suis à rémotis
C'est notre schibboleth à mon public et moi

Pacants in poculis, des bégauds alouvis
Hurlupés, gongonnés, clabaudent à l'envi
Des bégauds alouvis clabaudent à l'envi
Prêts à patricoter
Prêts à patricoter
Guettant la chape-chute
Guettant la chape-chute
Ils sont mal oculés s'ils croient qu'ils me tabuten
Ils sont mal oculés s'ils croient qu'ils me tabutent

En d'autres termes, ils se trompent

Je n'ai me direz-vous qu'à les contre-pointer
Et pour les raccoiser, jober leurs galimarts
Avec picoterie et pertinacité
Brocarder ces pasquins, dardiller ces langards
Foin de ces garouages et de ces crapaudières
J'abhorre picotins, rogatons, ripopées
Abstème, moi ? Nenni ! Je prélibe un bon verre
J'aime gobelotter un rouquin bouqueté

L'uchronie de l'abscons, cénobite en cuculle
Vil crapoussin gourmé, conoïde homoncule
Cénobite en cuculle !
Zélote abigoti guettant la parousie
N'est-il pas plus abstrus que mes amphigouris ?
N'est-il pas plus abstrus que tes amphigouris ?
Conoïde homoncule, cénobite en cuculle !
En d'autres termes, pour moi, ça, c'est de l'hébreu, eh !

Ah ! Se déboutonner face à la turlutaine
Dégoiser à gogo, des godants, des églogues
Escobarder, gausser, morguer ribon-ribaine
Se gaudir avec vous et conjouir dans les gogues !

J'ai quelque rimbobo de voir la foule heureuse
T'as quelque rimbobo de voir la foule heureuse
Quand les mots rarescents de mes odes l'engantent
Quand les mots rarescents de tes odes l'engantent
Glossographe avertie, métromane ubéreuse
Je veux lui impétrer la belle paraguante !
Pour voir la foule heureuse, métromane ubéreuse
Je veux lui impétrer la belle paraguante !
Paraguante élégante !

Et si bredi-breda pour t'emberlucoquer
Public chéri, j'usais d'un canulant babil
Désheuré, défléchi de me voir forligner

Rogneux, tu gaberais mon verbiage labile
Rogneux, tu gaberais mon verbiage labile

En d'autres termes tu ne me comprendrais pas !

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"Traduction" (inscrite dans le livret) :

Quelques journaleux malveillants, amers critiques, dont les torchons sont truffés de fautes d'orthographe, papotent, s'amusent à de frivoles et ridicules jérémiades et autres plaisanteries éculées, fustigeant avec arrogance mon riche vocabulaire

Ils veulent m'ennuyer, ces minables benêts. Je ne peux faire autrement que d'esquiver leurs plaisanteries grossières : c'est mon image de marque, je suis à contre-courant. C'est le signe de reconnaissance entre mon public et moi

De facétieux nigauds affamés, un verre à la main, prêts à intriguer, guettant la moindre aubaine, pique-assiettes dans les soirées mondaines, médisent à qui mieux-mieux. S'ils croient me perturber, ils se mettent le doigt dans l'œil

Vous allez me suggérer, pour leur clouer le bec, de leur répondre du tac au tac, de me moquer de leur charabia avec verve, malice et entêtement, railler ces bouffons, piquer au vif ces pipelets

Je hais les soirées mondaines dans les lieux à la mode. J'ai horreur des petits-fours et des cocktails douteux. Toutefois, je ne bois pas que de l'eau ; je ne rechigne pas à déguster un grand cru

L'ignoble moine zélé déguisé en cône ambulant qui attend le retour du Messie n'est il pas plus obscur que moi, dans sa façon de refaire l'histoire ?

Ah ! Comme il est doux de rire en bonne compagnie ! Loin de la vulgarité, user de tous les artifices de l'humour et du jeu de mots, sans oublier la poésie, pour ensemble se réjouir en se divertissant !

Le public m'est reconnaissant d'accéder à sa demande en utilisant la richesse de notre langue. Amoureuse de la sémantique, et poète féconde, j'aime lui faire ce beau cadeau

Et si pour te séduire coûte que coûte, mon cher public, j'utilisais un langage banal et ennuyeux, désorienté et troublé de me voir dévier ainsi, tu me gronderais et te moquerais de ma chanson vouée à l'échec.