Flaming Youth Le 01/10/2024
Titre crée en 1970, les premières interprétations en concert et des demoes montrent que le titre était à la base plus lent et plus blues. C'est le producteur Bob Ezrin (producteur par la suite de nombreux albums de Alice Cooper) qui a suggéré d'en faire un titre plus rock et plus agressif suite à une mauvaise compréhension du refrain qu'il pensait être "I'm edgy", soit je suis énervé ou tendu.
La chanson parait en 1971 sur l'album Love it to Death, le troisième du groupe. Elle deviendra leur premier gros succès et demeure, plus de 50 ans plus tard, un incontournable dans les concerts du Coop'.
L'album lui-même marque le passage d'une musique assez expérimentale sur les deux premiers albums à un style rock/hard rock dans lequel le groupe, puis le chanteur en solo, perdurera non sans un certain succès. Les titres "Caught in a Dream", "Is it my Body" ou "Ballad of Dwight Frye" sont toujours régulièrement joués en concert à ce jour. Il pose aussi les bases de l'image, Alice y est maquillé, les concerts se font plus provoquants et spectaculaires. Alice chante "Is it my Body" avec un serpent sur les épaules, est exécuté à la chaise électrique sur "Black Juju" ou encore se retrouve à chanter "Ballad of Dwight Frye" dans une camisole de force.
Tous ces éléments théâtraux ont traversé la carrière du chanteur, donnant lieu à beaucoup d'anecdotes comme un journal annonçant la mort du chanteur lors d'un concert au printemps 1973 (bien que guillotiné - c'était d'ailleurs la première tournée à utiliser cette méthode d'exécution qui est aujourd'hui la plus fréquente chez le Coop' -, le chanteur se porte très bien à ce jour) ou des incidents avec des serpents (au moins une instance où il a hélas fallu tuer l'animal car il commençait à étouffer le chanteur et un cas fin des années 1990 où le serpent s'est soulagé sur scène, rendant celle-ci très glissante et répandant une odeur nauséabonde). Par ailleurs, un boa (enfin surtout sa tête) apparait sur la pochette de l'album suivant, l'excellent Killer (également paru en 1971), et le compagnon rampant est mis à l'honneur en 1986 sur la pochette et dans le nom de l'album Constrictor, mot qui fait référence aux serpents tels les boas et pythons qui étouffent leurs proies.

Pour revenir à "I'm Eighteen", quelques vidéos:
Prestation télévisée en 1971. On peut voir ici le premier dessin du maquillage de Alice, un dessin qui sera changé après l'album Killer mais qu'Alice réutilisera au 21ème siècle.





Prestation télévisée (et pas mal arrosée) dans l'émission allemande Beat Club en 1972:





En concert à San Diego, Californie (États-Unis) en avril 1979. Extrait de la vidéo The Strange Case of Alice Cooper. Ce doit être la première tournée où il a une béquille quand il chante la chanson, mais j'ignore d'où ça vient (pour faire ressortir le coté «vieux» ?) et c'est depuis un accessoire récurrent pour ce titre.





Extrait de l'émission "Alice in Paris" (également trouvable sous le titre «Alice Cooper à Paris» chez les collectionneurs de pirates, car il n'en existe hélas pas de vidéo officielle - de nombreux extraits sont toutefois visibles sur YouTube) enregistrée en décembre 1981/janvier 1982 et diffusée sur Antenne 2 dans le cadre de l'émission Les Enfants du Rock en janvier 1982. Alice a par ailleurs joué 12 dates en France sur la partie européenne de la tournée qui suivit l'album Special Forces.





En concert à Birmingham, Angleterre en décembre 1989. Ce concert est disponible en vidéo sous le titreAlice Cooper trashes the World, et l'audio de 6 chansons de cette vidéo (dont "I'm Eighteen") est paru en 1995 sur l'excellente compilation Classicks, une des meilleures (du moins ma préférée) parmi les très nombreuses compilations centrées sur la période Sony (1989-1994, soit les albums Trash, Hey Stoopid! et The mast Temptation) de la carrière du chanteur: