C'était pendant l'horreur d'une profonde nuit.
Ma mère Jézabel devant moi s'est montrée,
Comme au jour de sa mort pompeusement parée.
Ses malheurs n'avaient point abattu sa fierté.
Même elle avait encor cet éclat emprunté,
Dont elle eut soin de peindre et d'orner son visage,
Pour réparer des ans l'irréparable outrage.
Tremble, m'a-t-elle dit, fille digne de moi.
Le cruel Dieu des Juifs l'emporte aussi sur toi.
Je te plains de tomber dans ses mains redoutables,
Ma fille.
Ma mère, en achevant ces mots épouvantables,
Son ombre vers mon lit a paru se baisser.
Et moi, je lui tendais les mains pour l'embrasser.
Ma mère était un gueuleton pour les toutous
Ah yeah, blow man, blow man, blow, blow!
Dans le temple des Juifs un instinct m'a poussée
Mais je n'ai plus trouvé qu'un horrible mélange
D'os et de chairs meurtris, et traînés dans la fange,
Des lambeaux pleins de sang, et des membres affreux,
Que des chiens dévorants se disputaient entre eux.
Ma mère était en train de se faire dévorer.
|
Adaptation d'Athalie de Jean Racine (Acte II, scène 5), avec quelques déplacements et quelques rajouts…
Il faut être identifié pour ajouter un commentaire !