Petitcurieux Le 22/10/2005
Paradoxe vertigineux, jamais "Star Trek" ne nous a entraînés aussi loin que "Les jeux de vingt heures". Avec eux, on partait pour la plus lointaine des croisières sidérales, on basculait dans la quatrième dimension, on entrait de plain-pied dans la galaxie "France Profonde". On n'est pas prêt d'oublier les sous-pulls à col roulé du producteur Jacques Solness, les efforts désespérés de Jean-Pierre Descombes pour se hisser à la hauteur des candidats, les bajoues autoritaires de l'inextinguible Maître Capelo, la bourrée approximative du groupe folklorique local qui parachevait l'émission dans un final étourdissant. Et puis, il y avait les invités qui, trois par trois, se sont régulièrement relayés presque chaque soir pendant dix ans. Qui n'a d'ailleurs jamais rêvé d'un "Si j'étais" avec Micheline Dax, d'un "Ni oui ni non" avec Jean-Marie Proslier, d'un "Qui dit mieux ?" avec Évelyne Grandjean, voire suprême honneur, d'un "Electro Dico" avec Capelo himself ? Aujourd'hui, "Les jeux de vingt heures" ont disparu du petit écran, nous laissant seuls, orphelins, privés des bons mots de Jean Raymond et Patrick Topaloff. Que ceux qui reprochaient à cette émission sa franchouillardise, son mauvais goût regardent désormais "La classe". Ils comprendront bien vite leur désespoir. (D'après le livret)