| {Prologue dans la version de Maurice Chevalier uniquement:} Elle avait vingt ans. C'était la fine fleur de la culture française
 Un bas bleu qui serait en même temps une orchidée perverse
 Poussée sur le tronc ravagé du baobab de la décadence
 Les hommes qui la rencontraient en tombaient amoureux automatiquement
 Avec ses yeux, ah, sa bouche, oh, ses cheveux, ooh!
 Ça n'avait rien d'étonnant
 Mais surtout sa conversation était si brillante qu'en rentrant chez eux, ses admirateurs se ruaient sur leurs vieux cours de philo, constataient qu'ils n'y comprenaient plus rien et, découragés, abandonnaient
 Un soir, elle le rencontra
 Il avait une belle tête d'intellectuel de La Villette
 Elle sentit enfin son cœur battre
 Ah, ah, qu'il était différent des autres!
 
 Elle en avait assez
 Des déclarations ressassées
 Des grands serments intellectuels
 Des madrigaux rapetassés
 
 Connaissant son passé
 Lorsqu'il se mit à s'empresser
 Évitant d'être spirituel
 Il susurra ces mots sensés
 
 Pan, pan, pan, pan, pan, pan, belle Bérengère
 Pan, pan, pan, pan, pan, pan, voici des poireaux
 Pan, pan, pan, pan, pan, pan et des pommes de terre
 Pan, pan, pan, pan, pan, pan dont j' vous fais cadeau
 
 Elle en avait tant éconduit
 Qui offraient des diamants de prix
 Qu'elle fut séduite en un instant
 Par ce refrain si surprenant
 
 Pan, pan, pan, pan, pan, pan, poireaux, pommes de terre
 Pan, pan, pan, pan, pan, pan, pommes de terre, poireaux
 
 Mais elle s'est lassée
 De cet amant par trop sensé
 Et des sornettes solennelles
 Qu'il balançait sans sourciller
 
 Elle allait le chasser
 Leur bel amour serait cassé
 Mais, se redressant devant elle
 Il certifia, très assuré
 
 Pan, pan, pan, pan, pan, pan, si j' pars, Bérengère
 Pan, pan, pan, pan, pan, pan, je reprends les poireaux
 Pan, pan, pan, pan, pan, pan et les pommes de terre
 Pan, pan, pan, pan, pan, pan qui sont sur l' fourneau
 
 Très attendrie par sa chanson
 Elle propose un bon potage
 Et tout en parlant mariage
 Ils proclamaient à l'unisson
 
 Pan, pan, pan, pan, pan, pan, un amour sincère
 Pan, pan, pan, pan, pan, pan, y a rien de plus beau
 Pan, pan, pan, pan, pan, pan, poireaux, pommes de terre
 Pan, pan, pan, pan, pan, pan, pommes de terre, poireaux!
 
 Pan, pan, pan, pan, pan, pan, poireaux, pommes de terre
 Pan, pan, pan, pan, pan, pan, pan, pan…
 Pommes de terre et poireaux!
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