Je ne prenais pas la route de Marbehan avec le même état d'esprit que les années précédentes parce que l'équipe du festival avait chamboulé le concept afin de faire évoluer ce week-end culturel.
Evolution sur le fond et la forme. Au final, j'approuve leur prise de risque. Transformer un festival bicéphale (électro-rock le vendredi et kitsch le samedi) vers une entité cohérente n'était pas gagné d'avance, mais je m'y suis fort bien retrouvé. Je trouve d'ailleurs que le tout s'est agréablement rapproché de l'esprit Bide&Musique.
Repassons tout cela en détails.
Parti en charmante compagnie, gaies discussions dans la voiture, parking tout près du Bois-des-Isles, récupération des bracelets (je frimais avec le mien, argenté, m'ouvrant moult portes), test du PC sur la scène GULF, serrage de mains, saluts cordiaux.
Passage olbigatoire autant qu'agréable chez René, on papote avec Cédric Denayer de la RUN et l'ami qu'il avait traîné en ce saint lieu, on prend des nouvelles de l'épouse de René qui est coincée chez elle par une sciatique et ne pourra pas aller aider au festival, on rentre dans l'atmosphère du week-end.
Je rate
Curiosity pour mieux les retrouver en fin de soirée, ce groupe jouant deux fois le vendredi. Avec leur tribute Ã
Cure, ils ouvraient la grande scène et fermaient la petite. Choix judicieux. J'ai beaucoup aimé les écouter, en formation double guitare, reprenant avec brio les morceaux des corbeaux. Je n'aurais pas parié un ticket boisson qu'ils reprendraient
A Forest mais ils l'ont fait ! J'ai crains le flop, mais non, ça a fonctionné. Merveilleux.
Mais revenons au départ et au set Bide&Musique. Le PC, toute la base de la radio, quelques copains devant les Nadars, et des inconnus curieux de voir ce que j'allais bien pouvoir leur servir. J'attaque rock avec les Ludwig (Boys boys boys), puis Nanard et son PNB, les Zouilles nous parlant de la Vendange, puis des classiques, dont l'éternel Tcheu dis, Moskau, Waylon, Disco Laser, Tanze Samba mit mir (sur le conseil avisé de lemike2). Le mix me laisse le temps de descendre de scène et d'aller danser avec les amis.
Je repère un bidonaute rencontré à une soirée parisienne, originaire de la région. On se salue avec un éclat de rire.
Le set terminé, je remballe le matos et reviens au chapiteau pour profiter de la fête. 40 minutes, ça passe bien vite.
Je croise Simon, un gars du coin, je lui remet les baisers dont SarahF m'avait chargé à son attention, et en reçois autant sinon plus à transmettre en sens inverse.
Arnomatic ne m'a pas convaincu du tout. Comment s'attaquer au mythe d'Arno en en proposant une copie ? J'aurais bien mieux aimé une reprise, avec un autre état d'esprit, une marque du groupe. Dommage.
Sterpi nous déroule ses standards rock sur la scène GULF. Bien agréable. Rien de neuf, mais rien d'usé non plus. Il sait faire chanter sa guitare et cela convient parfaitement. Bon moment pour discuter entre amis.
Elmer food beat nous envoie la même énergie que l'année passée. Le public réceptionne avec la même joie. Je ne suis pas fan du groupe et de sa discographie, mais je me laisse prendre au jeu. Je perds de vue mes amies, montées à l'avant, probablement attirées par le sexy Elmer en caleçon et marcel ! :)
Je passe dans les loges et salue
Rémy Bricka avec qui j'ai l'occasion de discuter. Avec Cédric Denayer, nous l'interviewons. Rémy est un homme passionnant en plus d'être un artiste intègre. Nous partageons un moment de vie et de philosophie. Je m'attendais à tout sauf à cela. Surprise précieuse. On évoque aussi la soirée Bide&Musique de Paris, alors qu'il était venu jouer pour nos dix ans. Il en parle avec plaisir, précise à son agent tout le bien qu'il pense de notre projet, cite de mémoire les autres artistes qui avaient partagé la scène avec lui.
Nous le laissons se préparer et le retrouvons sur la scène GULF. Le public est dense et scande son nom. Il n'a pas terminé sa première chanson que les yeux pétillent. Les gosiers jeunes et moins jeunes reprennent les refrains voire même les couplets. Rémy invite des enfants sur scène. L'un d'eux mesure pas loin de 1m90 pour 25 ans à vue de nez. C'est l'effet Marbehan. Des enfants l'accompagne sur
Le jouet extraordinaire. Ils prennent un plaisir fou à taper sur les instruments mis à leur disposition. Ils s'en souviendront probablement toute leur vie. On rêve d'être à leur place. Rémy nous envoie ses confettis et ses feux d'artifice.
Je viens d'aller voir les pochettes de la base, et le sourire est le même, presque quarante ans plus tard. Cet homme aime la vie et partage ce sentiment chaque fois qu'il chante.
Le meilleur concert du week-end, sans la moindre hésitation.
Sans transition,
Les Wampas attaquent sur la grande scène. Furie totale. Spectacle complet. On s'en prend plein les oreilles (peut-être un peu trop d'ailleurs) et les yeux. Du Wampas, mais c'était la première fois que je les voyais. Bluffant. Une amie me dit que Didier fait un peu clown triste. Pas faux. Son
Je suis l'idole des punks conforte ce sentiment. Fabuleux concert. Je m'en serais voulu d'avoir raté cela.
Un des gamins ayant joué avec Rémy est appelé sur scène, pendant
Ce soir c'est noël. Je pense que le traumatisme n'a pas été loin !
Un peu de danse sur le ska-punk des
Poulycrocs et il était temps d'aller se reposer.
Levés à midi, gavés de sucreries, une petite balade dans les bois (nous avions la chance d'avoir une vraie maison sur notre tête, le camping Alaska devait bien porter son nom) où nous avons croisé un cerf et ses biches, une laie et ses marcassins, puis une sieste.
Trop longue la sieste. En effet, nous ratons à cause de cela
Gad'80 avec qui j'avais pu converser la veille. Catwoman et sa bande on ouvert la grande scène, avec plaisir semble-t-il. Je me suis excusé de mon absence, Catwoman m'a grondé avec un délicieux sourire. :)
La sieste avait été assez longue pour nous faire rater aussi les
Frigobox Toeristen venus avec deux autocars de fans de Namur. Dommage, j'avais vraiment envie de les découvrir.
Les
Poulycrocs sont derechef sur la grande-scène, ils chauffent la salle comme ils le font chaque année, sans concessions, avec brio et savoir-faire. C'est le moment d'aller s'enfiler un durum, afin d'avoir des forces pour la suite.
Bernard Minet fait son boulot, n'ayant pas été en contact avec les DA faute de chaîne télé ad hoc à la maison, je suis moins preneur, mais la foule jubile et chante à pleine gorge.
Billy ze Kick et les gamins en folie propose une musique bien sympa à écouter bien que peu festive, sauf les tubes. J'ai bien aimé ce moment qui laisse le temps de causer un peu, de respirer un coup, d'entendre du neuf. Un bon festival a des moments comme celui-là .
Le Bourvil Show est pitoyable. Désolé d'être si dur, mais je n'ai vu qu'un amoncellement de clichés Bourviliens sur fond de bêtise et de grossièreté. sans façons.
Plus pitoyable encore,
Stéphane Pauwels, l'invité d'honneur. Plat et vulgaire. Il ne sait pas mener un public, ça tombe à plat. Nous toucherons le fond quand il devra tenir la foule en attendant Samantha Fox.
A un moment, il nous sort quelque chose comme : "faites du bruit si vous voulez que le Grand Jojo vient". J'ai répondu de toute la puissance de mes cordes vocales : "analphabète" !
Erreur de casting, selon moi.
Gala est toujours aussi belle et ses tubes fonctionnent toujours aussi bien, ses nouveaux morceaux passent très bien. Elle communique un peu en français. Elle est toujours aussi belle et danse toujours aussi bien. Je ne suis pas objectif, mais j'avoue qu'elle m'épouse quand elle veut, mon amour d'adolescent a été ressuscité en un instant.
Grand Jojo est simplement éternel. Abonné du festival, son succès ne s'use pas, et son bonheur d'être sur scène semble aussi monolithique. J'ai chanté et me suis agité, bêtement heureux. Une certaine image du bonheur.
Samantha Fox a un peu tardé et la fatigue venant nous avons plié bagage avant son apparition. Nous avons entendu son intro en arrivant près de la voiture.
En sortant du chapiteau, j'ai croisé un acolyte de Domix que j'avais pu rencontré le soir de la conférence de presse. Je le remercie pour le bonheur que le travail de tous ces bénévoles m'avaient apporté en deux soirs. Je lui demande si le succès est au rendez-vous du côté caisse, il semble optimiste, les comptes devraient être en équilibre. Ces passionnés ne cherchent pas le bénéfice, juste rentrer dans leurs frais et avoir des festivaliers heureux.
Gagné.
Et merci.
Et à l'année prochaine !
Le week-end s'est terminé par une nouvelle balade dans les bois, la cueillette de champignons (non, pas les mêmes que Billy Ze Kick) et la confection de l'omelette qui va avec.
Les
Fatals Picards nous ont accompagné dans les embouteillages du retour, ce dont nous leur sommes reconnaissants ! :)
Ah si, un conseil pour les organisateurs, venant des amies qui m'accompagnaient : avec un stand de sucré en plus (croustillons, gaufres de Liège, …), ce serait bath de chez bath. A bon entendeur, y'a moyen de faire fortune ! :)