Voici un rapport le plus fidèle possible du fabuleux week-end passé en compagnie de divers membres du site, dont SarahF avec qui j'ai eu l'honneur de partager quelques péripéties gastronomico-auditives !
Je la récupère donc à la gare, nous rentrons chez moi et mangeons un steak à la crème fraîche et poivre vert avec
croquettes et salade. Quelques disques, puis chacun rejoint sa couche respective. Elle a gagné le concours de celui qui dort le plus longtemps.
Le lendemain, ciel bleu, visite à mon boucher, Jean-Paul, pour avoir de quoi se nourrir. Nous optons pour un barbecue avec des saucisses tomates-fromage et des pilons de poulet marinés. Comme il trouve qu'une gente damoiselle venue de si loin doit être accueillie et nourrie avec honneur, il nous offre (oui, offre) un jambonneau de fort belle taille. Ensuite il offre (oui, oui) quatre tranches de jambon fumé maison pour aller avec le melon, une alliance nord-sud, selon lui.
Le joyeux boucher Jean-Paul est la générosité faite homme.
Une fois le barbecue ingurgité (on a laissé le jambon et le jambonneau pour plus tard, faut pas déconner) on commence à se rapprocher de Marbehan.
On s'enfile fissa une pizza et direct chez René, tenancier du café du village qui nous accueille les bras ouvert, son indéboulonnable sourire aux lèvres.
Marbehan, c'est chez lui que ça commence. C'est gravé dans les tables de la Loi.
Et ça commence fort. Débarque un jeune gars, un clone de Josaudio prénommé Simon, tant physiquement que dans la tête. Il vient chercher des choses pour le festival, car dans le village, tout est interconnecté. Eclats de voix car le fils de René n'a pas prévenu, il a parlé d'autre chose, ambiance assurée.
On commence à causer avec lui, et v'là -t-y pas que l'on parle accordéon. René sort un CD et on se prend
Dschinghis Khan au piano Ă bretelles ! Suivi par
In the Navy…
Ce café est protégé par un champ de force cosmique.
Ah oui, SarahF dit à René : je prends la même chose que toi. Or René bois un pastis. Mais un fameux, un double voire un triple. Et comme Simon nous paie un verre, elle en reprend un. Faites le compte !
Simon nous amène au festival, on passe par le backstage pour déposer du matériel, il nous fait passer par le bar puis on va chercher nos places.
On rate le premier groupe, mais on savoure le second,
Black Strobe. Deux gars qui joue du clavier Roland, de la guitare, chantent et livre un set qui ne restera peut-être pas dans ma mémoire bien que ce fut une excellente entrée en matière. Faudra que je voie ce que donne leur son sur album.
On va voir un peu ce qui se passe du côté de la scène DJ, puis, attirés par des coups de caisses, on retourne dans le grand chapiteau.
Punish Yourself se prépare.
Seul le batteur est sur scène, mais on comprend que ça va dĂ©poter. Couvert de maquillage fluorescent, il règle ses fĂ»ts pour que ça sonne au mieux. Professionnalisme, j'aime ça. CĂ´tĂ© maquillage, celui de Kiss est indigent, en comparaison. Les autres membres du groupe dĂ©barquent sous les vivats, font un essai qui confirme les dires d'un ami : "Punish Yourself, faut pas ĂŞtre au premier rang si on tient Ă ses tympans". Surpuissant comme son, dĂ©chaĂ®nement sur scène, ils jouent avec les lasers qui barrent le chemin entre la scène et le public, une danseuse (qui oublie parfois son soutien-gorge) joue avec le feu et les Ă©tincelles.Jean-Luc De Meyer vient, peinturlurĂ© aussi, faire un titre avec eux. Un moment de pure violence musicale, qui fait du bien, qui secoue la cervelle. Le meilleur set de tout le festival selon mon goĂ»t. Une sorte de Waterloo… Les absents ont eu tort. Vraiment.
Retour aux DJ puis de nouveau au chapiteau,
Fixmer et McCarthy, avec leur son doux et plus profond font pâle figure après cela, mais vers le milieu du set mes pieds recommencent à bouger. Encore un groupe que je devrai redécouvrir en album, c'est d'ailleurs l'avis du vendeur de t-shirts avec qui j'ai causé samedi en fin de soirée.
Après leur prestation, on croise
Domix (l'organisateur du festival) et on cause un peu, on voit des techos ranger du matos, on croit que c'est fini et on s'en va, ratant de la sorte
Shameboy. Zut. Quoique le vendeur de t-shirt (badges, autocollants, vyniles etc…) m'a consolĂ© en me disant que ce n'Ă©tait pas bien grave au vu de ce qu'ils ont livrĂ© comme prestation.
Ah oui, on a croisé régulièrement Simon avec qui nous avons fait les guignols. Demandez à SarahF de vous faire la blague du mouchoir quand vous la croiserez. On a aussi passé son temps, à reconnaître des gens que l'on n'avait jamais vu (hej, mais t'étais pas au camp scout, à Herbeumont en 1992 ? Dis, tu as encore des acides comme tu nous en a filé à Dour, on est pas redescendus pendant deux jours). Franche rigolade débile. Surtout que l'on en a recroisé le lendemain, on s'est salué tout joyeux de nos rires de la veille.
Bref, dodo, petit-déjeuner avec le jambonneau recouvert de moutarde à l'ancienne et de chapelure, purée maison (ça, c'est pour ceux qui suivent).
Retour chez René, les bidonautes sont là !!! Nous avons déjà installé la bannière à l'intérieur du festival, sous celle du
Coca cola apocalyptique (voir les photos de lautrec).
La femme de René se prépare, elle est bénévole au bar. On apprendra qu'à quatre personnes, outre les softs, ils ont servis 28 fûts, et ce doit être des 50l. Elle a d'ailleurs reçus les félicitations d'un festivalier impressionné par son endurance. Faut dire que tenir le bar le plus proche de la scène de 16h30 à 3h du matin c'est pas donné à tout le monde. D'ailleurs ils ont arrêté faute de fûts supplémentaires à vider.
On entre en mĂŞme temps que les deux cars de fans des
Frigobox Toeristen (un groupe festif, pour danser sans se poser de questions).
On passe les premiers moments du festival près de la bannière, à faire des rencontres, à causer, à profiter du soleil. Pendant ce temps, les sus-cités et le
Club Dérathée font leur boulot : ils chauffent la salle. Et ils le font bien.
Suivent les
Poulycroc (on doit encore les présenter ?) qui terminent le travail en foutant le feu, comme à chaque fois. Le chapiteau est un brasier, il ne reste plus qu'à cuire les têtes d'affiche.
Et c'est
Elmer Food Beat qui s'y colle, ils ne dĂ©parent pas de leurs prĂ©dĂ©cesseurs, ils ont toujours la forme, tant pour le son que pour le show. Le public, pas toujours jeune, reprend tout en chœur. Un plaisir partagĂ© par le groupe comme le public. Au final, on aime ou on aime pas. Le cĂ´tĂ© souvent beauf' et bite-couille-nichons des paroles reste ce qu'il est. J'aurais aimĂ© "je vais encore dormir tout seul ce soir… et je vais encore le regretter" mais ça n'Ă©tait pas dans l'esprit de la soirĂ©e.
Je croise SLeK qui savoure un kebab qu'il a attendu pendant 1h30. Respect. J'avais pour ma part visé les frites-mayo.
Je ne sais plus si c'est à ce moment que l'on a vu pour la première fois
Jean Barbera qui s'était auto-invité (c'est une sorte de wallon connu que j'ai traité de déchet, le mot n'étant pas encore assez méprisant) pour présenter ceux qui suivront.
Grand Jojo monte sur scène, ovation avant qu'il ai le temps d'ouvrir la bouche. Il enchaîne tubes et titres peu (moins) connus en play-back (on lui pardonne, à son âge on ne veut pas le voir s'évanouir sur scène) mais avec énergie. Le public exulte. mot2passe me dit que les belges sont parfois un peu branques. J'approuve avec fierté. A un moment, l'artiste demande si il y a des fans d'Anderlecht (club de foot belge), cris approbateurs d'un côté, huées de l'autre, des chants guerriers sont entonnés, nous sommes au stade. Il demande si il y a des supporters du Standard (rival éternel), la même chose mais avec les places inversées. On s'y attendait, il affirme que nous sommes néanmoins tous d'accord pour supporter les Diables Rouges (équipe nationale), ce que le public trouve bien vu, et il entonne
E viva Mexico, hymne de notre parcours fabuleux en coupe du monde en 1986 (depuis, ne cherchez plus, ils sont bien pâles). Le sol tremble. Le Grand Jojo termine son show, les gens ont soif, ils vont boire un coup.
Débarquent ensuite les
New Confetti's (le vrai n'a pas encore cuvé ses acides depuis 1989 et les danseuses ont de l'arthrite) qui déboulent avec la newbeat que j'attendais de pied ferme. Le spectacle est frais pour les yeux (c'est du carton-pâte mais je m'en contrefout) et gras comme il faut pour les oreilles. OK, un pas fan de newbeat a du s'embêter ferme. Quant à moi, je n'ai pas cessé de danser tout le long de la prestation, au comble du bonheur.
Je rate le début de
Benny B (arghhh) parce que j'étais avec Simon (voir plus haut) dans les loges où j'ai croisé Anita Doth. Pas mal d'eurodance a mal vieilli, elle aussi.
Sous le chapiteau, Benny B et ses deux acolytes rééditent la magie de l'an passé, le public entre en fusion. Je maintiens, ces gars, au parcours post succès si variable, se retrouvent sur les planches comme au premier jour, avec la même énergie et la même joie de jouer pour le public. Un tout grand moment.
Anita des 1 Unlimited (gag !) suit avec son show très pro. A nouveau, on aime ou on aime pas. Je n'ai pas tout apprécié (je n'étais pas un fan absolu des
2 Unlimited), mais "Jump for Joy" a été un des moments où mes pieds ont le moins touché le sol.
Ah oui, j'allais oublier qu'entre les artistes ont a vu Passe-Partout qui nous a chanté son Fort-Boyard,
Nestor sa pêche aux moules et d'autres titres (du fond du chapiteau on voit les lèvres de son maître bouger).
Cela se termine par le concours de déguisement, donc le bon moment pour partir. Je ne sais pas qui a gagné, mais être proclamé par Jean Barbera, je ne trouve pas que c'est un compliment.
Passe-Partout refait un tour de chant, et c'est terminé.
Retour chez RenĂ© qui est toujours ouvert. Quelques bidonautes y ont dĂ©jĂ trouvĂ© refuge. Simon aussi. DĂ©barque bientĂ´t Corti dont Simon se souvenait pour son costume d'inspecteur Gadget, pour lequel il avait remportĂ© le BĂ©zu de Bronze en 2007 ! (J'ai du rappeler cette rencontre Ă Corti qui a eu quelques soucis de mĂ©moire…)
On reboit un verre, René sort les alcools forts. Je suis obligé de tremper les lèvres dans un machin qui désinfecte. Il y a tellement de témoins que je ne peux décemment pas cacher ce passage.
René est intarissable, il a passé une soirée d'enfer dans son café, vu plein de monde, est content de nous voir et commence son show. Il dit comme la chanson :
On s'est forcés on a tout bu et on n'a rien mangé. Oui, il était à jeun depuis midi ! Quelle résistance.
Et là , magie. Le terme est bien choisi car il se transforme en prestidigitateur de comptoir. Nous sommes aux anges. Désolé de ne pas pouvoir retranscrire tout ce qui est visuel, je vais tenter le tout pour le tout.
Il sort un bouchon de liège bloqué dans une bouteille de vin avec un simple sac plastique, il expulse une pièce de 5 centimes de sous une bouteille de vin avec un couteau, délivre une corde avec brio, joue à retourner les verres en nous demandant d'en faire autant (truc connu mais au départ on se fait avoir), demande à Corti de tenter de rejoindre le fond de la piste de bowling puis de revenir en tenant le mètre déplié sur son doigt. René jure en wallon qu'un gars a réussi le coup plus tôt dans la soirée et a eu un pastis d'offert (pour la taille des pastis servis par René, voir plus haut). Ensuite il fait tenir un couteau sur le coin du bar, par le bout (deux centimètres à peine) grâce au mètre pliant qui sert de contrepoids en V (le mètre est dans le vide).
On s'enfuie du bar parce qu'il est tard et qu'il faut bien aller dormir. Sa femme nous remercie d'un regard. Je crois que l'on y serait encore.
Retour et dodo, FrVi se distingue en voulant aller direct à la brocante annoncée dans le village, dès 6h du matin. Il reviendra bredouille.
On se lève chacun selon sa force et on se balade au village. Je vais saluer un vieil oncle, parcours la brocante et trouve quelques disques pas mal (dont un de
Patrick de chez GAMM, plus jeune et sur un autre label, un cloclone dont on reparlera).
On se serre dans les bras, on se dit au-revoir et on reprend la route.
Je repasse par mon domicile avec mot2passe et SarahF, comme il reste un peu de temps je fais le guide touristique dans Namur, puis je les ramène à la capitale.
Un bon bain, un bon repas, un gros dodo, et me voilĂ au clavier pour vous narrer au mieux nos fantastiques aventures.
Marbehan 2009, un très bon cru.
Sapin et fier de l'hĂŞtre !