steph_tsf
Sain(e) d'esprit
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Re: Vos pseudos…
Le 01-10-2007 à 06:53:26
C'était mon surnom il y a bien longtemps.
TSF comme "Télégraphie Sans Fil".
Déjà à la maternelle, les mains dans les postes de radio pour voir comment ça marchait, pendant que cela marchait !
Il faut dire que mon grand-père avait monté sa TV N/B en kit (SOCORA) avec l'aide du voisin d'en-face. Je me rappelle bien les séances au fer à souder, la fumée, l'odeur.
Tâté de différents postes de radio Novak chez les grands-parents. Pris quelques décharges de 220 volt dans les doigts car à l'époque les châssis étaient directement connectés au secteur (pas de transfos d'isolation dans l'alimentation). En ai réparé un par hasard, je ne sais toujours pas comment j'ai fait.
Il y avait aussi leur TV N/B Philips. Heureusement qu'elle lourde, trop lourde. Il fallait la tourner pour l'ouvrir et c'est cela qui m'a dissuadé. Là , en plus du châssis au secteur, il y avait la THT à 8.500 volts sur le tube cathodique. Celle-là , elle était communicative et prévenante : si on enlevait un des boutons en bakélite (ce que je faisais pour m'amuser) et qu'on touchait l'axe métallique, même chose, on se prenait du 220 volt dans les doigts.
Toutes ces aventures détraquantes expliquent peut-être pourquoi j'aime écouter Bide & Musique.
Les vacances en camping sauvage loin des émetteurs, on me surprenait en train de connecter des piles sur l'antenne du "Derby de Luxe" Blaupunkt, espérant vainement d'améliorer la réception.
Ce Blaupunkt "Derby de Luxe" était pas mal du tout. Tout d'abord, sa sonorité dépassait de loin en qualité toutes les autres radios portables que nous connaissions, mais il faut avouer que mes parents avaient peu de fréquentations. De plus, d'après ce que j'ai compris bien plus tard, ce "Derby de Luxe" était vendu un prix prohibitif, et mon père se l'était procuré via un ami, qui, à l'époque, importait le matériel Blaupunkt, et qui lui avait fait une forte remise. Idem la TV N/B de 47cm de diagonale (Blaupunkt) , idem le frigo (Blaupunkt), dois-je dire en passant.
Il y avait bien le fameux GRUNDIG Satellit, la référence incontournable du moment, un monstre qui impressionait tellement que nous nous moquions, jalousement peut-être, des campeurs qui les arboraient fièrement.
C'est vrai, ce Blaupunkt "Derby de Luxe" marchait bien et peut-être la dépense était-elle justifiable par le fait qu'il était conçu dès le départ, pour être monté dans un berceau pour auto. Le fond du poste comportait un plasique mou, specialement fendu, qui abritait un connecteur d'extension prévu pour venir se loger au fond du berceau ad-hoc pour auto.
Mais je me rappelle que mon père, envisageant d'équiper ainsi la Simca 1500 GL, fut découragé par le prix prohibitif du berceau. Tout ce qu'il acheta, c'est une antenne à serrer sur le jonc chrome quelque part au-dessus du pare-brise. Mais avec la radio qui devait être posée sur les genoux de ma mère, ou déposée n'importe comment à ses pieds, cela ne convenait pas. L'idée n'a jamais effleuré mon père, comme quoi le berceau comportait un HP de grand diamètre, idéalement placé, qui améliorait la diffusion du son, et que le poste, plutôt que de consommer ses piles (6 piles baby totalisant 9 volt il me semble), devenait alors alimenté en 12 volt via le berceau, ce permettait plus de puissance et moins de distorsion.
Puis mon père, qui envisageait d'acheter une chaine Hi-Fi, ramena à la maison une revue intitulée "Le haut-Parleur", revue dont je me souviens à -peu près, et où il était dit que pour une somme quasiment dérisoire, il était possible de se constituer une chaîne Hi-Fi. Je me dis que dans cette revue, il devait y avoir un article consacré aux kits, et où un certain kit "Sinclair" sortait premier classé, tant pour le résultat technique, que la facilité de montage. Mon père n'y connaissait absolument rien, le seul contact qu'il ait eu avec l'électronique, c'est quelques années auparavant, son père à lui, qui monta un poste de télévision, et cela prit quelques semaines et au final, ni l'un ni l'autre n'avaient pris la peine d'essayer de comprendre les schémas, seul importait le montage proprement dit.
Et donc, tout d'un coup, mon père se pointe à la maison avec ce kit Sinclair "Project Sixty", et le montage a lieu chez mes grands parents, avec l'aide de son père et du même fer à souder qui a réalisé la TV N/B SOCORA.
Le montage s'effectue sous la supervision de ce voisin d'en face, comme pour la TV, car ce voisin, très sur de lui, un peu trop même me semblait-il du haut de mes 7 ans, avait tout de même dix années d'expérience dans les kits. L'ampli est monté, mais il manque tout le reste.
Donc, les semaines qui ont suivi, je me souviens avoir couru avec mon père en ville pendant des semaines, pour glaner des catalogues, pour écouter et finalement pour acheter tout le reste : une platine TD avec cellule magnétique (Dual 1209-8 + Shure M44, mais sans coffret ni plexi car c'était moins cher ainsi) et une paire de baffles Isophon 2 voies données pour 15 watt, en vrai bois, vendues un poil moins cher que les Telefunken, d'aspect plus moderne, qui étaient en laqué blanc.
Instant magique : on pose le tout sur la table, la platine DUAL un peu de travers car elle n'avait ni coffret ni plexi, on met un disque (33T HAIR, version anglaise) et tout d'abord "CLOC" : l'ampli du Sinclair "Project Sixty" balance la moitié de son alim dans les baffles (alim asymétrique, montée en tension à l'allumage qui est mal gérée, un grave défaut de cet ampli qui a dù, à la longue, déchirer pas mal de haut-parleurs), ensuite "CRAC" : le sillon d'attaque du disque (le volume était réglé trop fort, mon père l'avait mis au milieu croyant bien faire) et ensuite, après s'être précipités pour réduire le volume, … devinez-quoi ?
Un sentiment indicible.
La musique comme jamais nous ne l'avions entendue, n'étant jamais allés à un concert, les seules installations Hi-Fi qui nous avaient été données d'entendre étant les balbutiantes musiques d'ambiance des modestes restaurants où nous allions rarement (en général, des petits HP Philips à un seul HP large bande) et bien sur, les auditoriums des vendeurs de Hi-Fi. Mais recevoir le "grand son" chez soi, pour la première fois, dans ses propres meubles, avait quelque chose de magique.
Aujourd'hui j'arrive à analyser ce qui se passait. Vous êtes-vous déjà posé la question ? Réfléchissez-y un instant avant de lire ce qui suit.
Ce qui se passe, c'est que votre maison, celle que vous connaissez à -travers sa signature acoustique, stimulée donc habituellement par les petits bruits usuels comme les voix, la parole, le petit électrophone "Melovox", le moulin à café, le robot-chef Kenwood, reçoit tout à coup une stimulation nouvelle, ce qui permet à votre cerveau d'en analyser encore plus finement la signature. C'est comme si, habitant la caverne d'ali-baba, vous l'aviez toujours vue et perçue uniquement à la lueur de la bougie, et que maintenant, vous y fassiez pénétrer la lumière du soleil.
La musique, par la stimulation qu'elle opère sur votre environnament, en révèle les caractéristiques profondes. Le buffet, les vitres, la table, les poutres du plafond, les murs crépis, tout cela se révèle à vous avec une acuité nouvelle, sur le plan acoustique.
Ce n'est pas tant la musique que vous découvrez, mais c'est surtout l'effet que la musique a sur votre environenment.
Ce qui est indicible, je le dis ici : vous venez de changer la perception que vous avez de votre environenment familier, c'est donc une révolution, et c'est cela l'impact d'une première écoute "Hi-Fi" chez soi.
Tout le jeu consiste alors, année après année, à gentiment "stimuler" le nid par différentes œuvres, on commence par Hair, puis on passe à Bach, Beethoven, Brahms, on redécouvre Vivaldi, on se calme avec Mozart, puis on plonge dans l'art Lyrique et près de cinquante années plus tard, on tutoie St-Germain et Alex Cortiz, on remonte le pont-levis et on innonde les douves.
Pour résister aux radios et aux TV, qui auraient dù rester à leur place, au départ des gadgets insignifiants, mais que nous avons laissé envahir nos consciences au point que maintenant, ce sont ceux qui tiennent les media, les sociétés commerciales, qui tendent à orienter nos vies en indiquant ce qui est bon, ce qui est mal, ce qui est vrai, ce qui est faux, ce qui est beau, ce qui est laid, et d'une façon générale, ce qu'il "faut" et ce qu'il "ne faut pas".
Aimez la Hi-Fi, ayez l'impression de découvrir la musique, mais gardez-vous de laisser rentrer la radio et la TV chez vous, car vous ne serez plus vous, à moins que vous considériez que telle évolution est un progès …
Je reviens ici à cette théorie de la perception de la musique, chez soi. A l'occasion d'un BBQ, allez installer votre merveilleuse chaîne HiFi à l'extérieur, vous serez atrocement déçu, et pour retrouver un semblant de "perception" (que vous n'obtiendrez jamais car au-dehors, sur une pelouse dégagée, il n'y a pas d'environnement acoustique) vous vous retrouverez tout bête, à pousser le volume aux limites pour tenter de vous convaincre que vous percevez quelque chose (en réalité, là , c'est la distortion que vous recherchez).
Je reviens à ce moment magique, la chaîne Hi-Fi sur la table, à -peine montée. Sacrée époque, tout de même ! En ces temps reculés, je n'ai même pas encore "l'age de raison", je n'ai aucune notion d'anglais, aussi j'aime pas mal cette chanson sur le 33T HAIR que j'appelle "Mister Bechen", et je le dis. Regards gênés, on pouffe mais pourquoi donc ? Ah ha ..
Enfin pour résumer, disons que j'ai vu ce qu'un klilo d'électronique combiné à un fer à souder peut engendrer … Cela attise ma curiosité.
D'autant que le Sinclair "Project Sixty" était accompagné de sa notice, en anglais, et d'un intéressant petit livret, en anglais lui aussi, qui semble vouloir expliquer le fonctionnement de l'ampli et proposer diverses applications et améliorations. C'est ce petit livret, écrit dans une langue étrangère pour moi, qui "fixe" les concepts de base : fonction, schéma, câblage, réalisation. Merci Sir Clive, si je vous dis combien d'heures j'ai passé à rêver à partir de votre petit bouquin, vous ne le croiriez pas. Un peu comme Champollion, mais ici je rêvassais devant une stèle, un manuel rédigé dans un langage identifié, mais inconnu de moi, et qui traitait d'une matière identifiée, mais inconnue de moi. Et contrairement à lui, je n'avais pas la traduction sur l'autre page. Mais j'avais l'ampli devant moi, qui marchait. C'était magique et encourageant à la fois. J'avais la certitude que tout était somme tout simple, puisque résumé dans ce petit ouvrage.
Découverte également du 33T "Jonathan Livingston Seagull". On a même été voir le film !
Quelques années passent, accaparé par l'école, une sombre caserne scandaleusement inhumaine, où les profs s'ingénient à nous formatter suivant 3 catégories : les futurs exécutants, les futurs contestataires, et la future élite dirigeante. On les sent tristes et malheureux s'ils n'arrivent pas à nous faire passer à -travers le presse-purée. Ils sont tellement malheureux et timides que jamais l'un d'eux n'a eu une conversation avec moi, d'être humain à être humain. Apparemment, les seuls qui avaient un certain tropisme pour l'être humain, je veux dire ceux qui avaient la capacité et l'envie d'échanger des vues avec un élève, moi ou n'impote quel autre élève, n'ont pas fait long feu : dépressionnaires, démissionnaires, mutés.
Comment faire en sorte, qu'un jour, chaque enfant puisse apprendre d'un autre être, sur un rapport de respect réciproque ?
Les enfants sont-ils tellement mauvais, tellement vicieux, menteurs et dangereux pour l'adulte, qu'il soit nécessaire à l'adulte de se retrancher derrière le rempart de l'autorité pour résister à son contact ? Voyez l'enfant qui brùle le ver de terre et la limace sous le soleil de la loupe, qui coupe les ailes des mouches, il y a de quoi se poser des questions.
Pauvres enseignants, je vous plains, coincés entre vos petits monstres, et un dirlo carriériste … heureusement qu'il y les vacances, non ? Et ça aide un peu, tout de même, de se sentir le roi, même si vos sujets sont des enfants, non ?
Coup du hasard, mes parents achètent une boîte métallique, avec des sections, censée mettre les documents importants à l'abri.
On y met tout ce qui a trait à la maison, comme les contrats d'assurance, les preuves d'achat, les preuves de paiement comme la redevance TV et radio, ainsi que les modes d'emploi, manuals d'utilisation et les coupons de garantie.
C'est en farfouillant là -dedans que je découvre la documentation du Blaupunkt "Derby de Luxe", le poste de radio que nous utilisons au quotidien. Il y a le schéma électronique.
Un peu plus loin il y a le schéma électronique de la TV N/B Blaupunkt (type 1407, il me semble).
Et bien sûr, j'y retrouve aussi le plan de câblage et le livret de l'ampli Sinclair "Project Sixty".
Je dois avoir 8 ou 9 ans à l'époque. Je lis couramment, mais bien sûr, je ne lis pas l'anglais, et je ne comprends pas l'anglais. Tout ce que je sais faire, c'est suivre les lignes, et identifier les différents contôles comme les interrupteurs, les potentiomètres, et les connecteurs.
Et là je vois bien que, concernant le "Derby de Luxe", il y a une prise DIN multifonction, qui permet à la fois d'y sortir le signal (mono) du tuner, et d'y faire rentrer un signal auxiliaire (comme un enregistreur à bande).
Pour écouter l'entrée DIN, il faut enfoncer simultanément deux bouto,s, je ne sais plus lesquels. Par contre, le signal du tuner, lui, il est disponible en permanence.
Alors j'ai bidouillé de ma propre initiative une connexion pour brancher la radio "Derby de Luxe" Blaupunkt sur l'ampli "Project Sixty" Sinclair. Avec des bouts de fils. Sans souder, juste en touchant les points de contact, donc.
Et ça marchait, après que j'ai compris qu'il fallait aussi relier les masses.
Je crois que ce qui m'a le plus aidé, c'était d'un côté, les explications du Blaupunkt "Derby de Luxe" relativement au berceau auto (l'idée de pouvoir sortir exploiter un signal disponible sur un connecteur) , et de l'autre côté, le plan du Sinclair "Project Sixty" où je voyais bien que si on sélectionnait la bonne entrée "aux", tout se passerait bien.
Il faut dire que je faisais tout cela, le samedi lorsque ma mère vaquait en haut, et que plus d'une fois elle me demandait ce qui pouvait bien m'attirer à retourner ces plans et parfois même, examiner avec tant d'attention l'arrière de l'ampli que je retournais.
Lorsque je lui répondais que j'étais en train d'étudier comment brancher le poste de radio sur l'ampli, elle se contentait de répondre "oui mais tu remets tout en place après pour ton père". Est-ce qu'elle y croyait ?
Je me rappelle avoir réussi à coincer les fils adroitement pour faire la démonstration d'abord à ma mère, puis à mon père lorsqu'il fut renré, mais cela n'a pas été le succès que j'escomptais. Ca marchait parfaitement bien, le son était clair ce qui veut dire que pour la première fois on entendait la radio en grand format, via l'ampli et les baffles, mais aux yeux de mes parents, tout cela était insignifiant, anecdotique.
J'ai vaguement souvenir que lors de mes essais, je n'avais pas osé relier les entrées gauche et droite de l'ampli ensemble (la radio, elle, étant mono, ne sortait qu'un signal, et pas deux), et donc je craignais de provoquer un quelconque court-circuit fatal. Par conséquent, il me semble, il n'y avait qu'un côté qui marchait, soit le gauche, soit le droit.
Et donc, plutôt que de logiquement passer à l'étape suivante, par exemple demander où trouver les prises DIN mâles corespondantes, et souder ensemble un bon câble, je me suis désintéressé du sujet. Pitoyable, non ?
A la réflexion, avec le recul, je me dis que mon père devait certainement préférer un tuner FM stereo, par conséquent utiliser ma bidouille au quotidien aurait retardé l'achat qu'il convoitait.
La marmite chauffe : nouvelle virée chez les marchands de Hi-Fi, avalanche de catalogues à la maison, et finalement, achat subit d'un joli tuner FM stereo, un MAJOR TS1818. Une marque inconnue, malgré les heures passées à détailler les catalogues PHILIPS, GRUNDIG, TECHNICS, MARANTZ, JVC, KENWOOD, PIONEER, SCOTT, SANSUI, TOSHIBA, HITACHI, SANYO etc … . Le vendeur prétendait, à mi-voix, que MAJOR était une marque qui avait été lancée par un importateur en cheville avec le sous-traitant qui fabriquait pour Pioneer à l'époque. Prix cassé, performances et finition de premier plan, c'était vraiment une bonne affaire. La brochure MAJOR n'était pas mal non plus, et c'était bien vrai, l'éclairage de l'aiguille du cadran faisait appel à la notion de guide optique, et de loin, on aurait dit que le bout de l'aiguille, lumineux, flottait dans les airs.
C'est l'époque, aussi, où mon père fait installer une radio pour la Renault 16TS. Une pauvre radio MW/LW Blaupunkt (toujours la remise du copain importateur) et un haut-parleur large bande montés tout deux sur la paroi qui sépare l'habitacle du moteur. Le haut-parleur devait être très plat, et effectivement, c'est ce que l'on découvrit lorsque 2 ou 3 ans plus tard, on démonta l'installation avant de revendre la Renault 16TS en 1976. Ce haut-parleur avait son aimant monté dans le creux du cone, autrement dit, il avait la seulement la profondeur de son saladier. Ca marchait atrocement mal, pas par la faute du haut-parleur, mais parce que la radio ne recevait pas la FM. Mon père avait décrété une fois pour toutes que les radio FM pour voiture étaient chères et inutiles, puisque le bruit du moteur gâte le son.
La voiture suivante, une Fiat 132 GLS, "bénéficia" du petit auto-radio, cet infâme Blaupunkt qui ne recevait même pas pas la FM, et cette fois-ci, avec le recul, on voit que c'était encore pire car il alimentait 3 HP à la fois (un devant côté le passager et deux dans la plage arrière). Je ne sais pas comment le garagiste s'y est pris, peut-être fit il un montage série-parallèle. Je ne sais plus si il y avait un répartiteur avant/arrière externe.
Quel gâchis : à part une suspension extra-ferme, cette Fiat 132 1.6 GLS roulait incroyablement bien, et là où après 400 Km en Renault 16 on sortait vacillant de fatigue, avec la Fiat 132 1.6 GLS on poursuivait, jusqu'à 600 Km, frais et dispos. Si elle avait été équipée en FM ou en radio-cassette (mais les cassettes, cela n'allait arriver chez nous, à la maison, que bien plus tard) , nul doute que Mozart en dolby stereo, sans parasites, sur 3 ou 4 bons HP 2 voies, cela aurait amélioré l'ordinaire !
Le problème, c'est que la voiture coutait déjà 6 mois de salaire, alors, une installation audio complète qui représentait quasiment un autre mois de salaire, c'était considéré comme du gaspillage.
Avec le curieux HP récupéré de la Renault 16TS, je fais quelques expériences que je considérais comme très risquées, comme par exemple le brancher sur la sortie haut-parleur externe de la radio Blaupunkt "Derby de Luxe". Et l'habiller d'une boite en carton percée d'un trou ad-hoc. Mon premier baffle, en somme.
Entre 1976 et 1982, mon argent de poche sert à acheter les revues "Le Haut Parleur", "Elektor" et Radio-Plans". Mon vélo rouille car je dévore les schémas.
C'est l'époque à la quelle je découvre la chaîne de magasins Tandy. Il y en a un qui est implanté à portée de vélo. Par conséquent non seulement je m'y abreuve en littérature technique (il y avait une chouette série de cahiers didactiques) , mais je pioche aussi leur catalogue, et c'est là que je me rends compte qu'un fer à souder cela ne coûte presque rien, idem la soudure, idem les connecteurs DIN, idem le câble.
Et donc, me voilà ravi, là bas je trouve tout ce qu'il faut pour m'accompagner dans ma progression, et en plus le vendeur est sympa, il donne de vrais conseils.
Cette vieille TV N/B Blaupunkt n'a pas un bon son. Alors, je bidouille une sortie haut-parleur externe prélevée juste en amount du potentiomètre, et qui arrive via un long fil à l'entrée AUX de l'ampli Sinclair. Ca marche, aucun ronflement, mais tout de même bizarre, si on touche les parties métalliques de l'ampli, parfois on se prend une châtaigne.
C'est que dans cette vieille TV, partiellement à transistors, mais où les étages de puisance sot encore à lampes, le châssis est relié au secteur, comme dans le (bon) vieux temps. Et avec ma connexion "maison", le châssis de la TV devient la masse du "Sinclair". Ouille ! La grosse bourde. Mais ça marche tellement bien que l'on outrepasse. Là , c'est tout l'inverse : je dis que bien que le résultat soit parfait, il y a danger, mais on décrète qu'il "n"y a qu'à faire un peu attention". Et le circuit électrique de la maison n'est même pas protégé par un différentiel ! Etonnant revirement qui me laisse perplexe …
Donc me voilà relégué au rang de "bidouilleur" de la maison, et on ne fait aucun cas de ma progrerssion intellectuelle qui fait que je maîtrise un nouveau domaine, avec mon petit matériel acheté sur mon argent de poche.
Le Blaupunkt se retrouve quasiment sans emploi. Il n'y a plus que ma mère qui l'utilise en haut, pendant qu'elle repasse. Comme il avait été livré avec son schéma (le Blaupunkt, pas ma mère), je l'étudie, et je vois suivant mes lectures diverses qu'il devrait être possible d'y adapter un décodeur stéréo externe. Je me fabrique un petit labo pour la conception et le tirage de circuits imprimés, que le grand tiroir en-dessous de mon lit abrite. Radio-plans publie justement un projet de décodeur stéréo basé sur un circuit intégré, un MC1310 il me semble, que je suis scrupuleusement, et ça marche après avoir supprimé le filtre passe-bas en sortie du démodulateur.
Pas d'application pratique, car il n'y a qu'un seul ampli à la maison, dans le living, et moi dans ma chambre, je n'ai ni radio ni tourne-disque.
Un jour, mon grand père me file un vieil ampli, mais comme je n'ai pas de baffles non plus, cela ne sert à rien.
Les tuners FM digitaux pointent à l'horizon. Ils sont onéreux, mais quel plaisir, voir la fréquence qui s'affiche ! Mon grand-père m'en passe commande. Je lui livre un module afficheur 4 chiffres à LED 7 segments. C'est le projet radio-plans avec un SAA1058 en diviseur et un SAB-quelque chose- en pilote d'afficheur , qu'il faut brancher sur l'oscillateur local. Tout mon argent de poche y passe, ce sont des CI à la pointe, très coûteux. Ca marche chez moi avec le Blaupunkt, mais ça foire avec le tuner de mon grand-père. Parce que dans son tuner FM (un vieux tuner Philips-MBLE en kit, un des premiers à transistor, qu'il a reçu de son voisin), l'oscilateur local est non pas 10,7 MHz au-dessus de la fréquence reçue, mais 10,7 MHz en-dessous. Chez lui, l'afficheur indique donc 21,4 Mhz trop peu.
Pas de chance, que cela ne tienne, je vide mes économies et en quelques semaines je lui fabrique un tuner FM stereo de A à Z, à partir d'un autre projet Radio-Plans. Oscillateur local à varicap, SO-42 en mélangeur, TDA1058 en démodulateur et TCA4500A en décodeur stereo. Il commence à me coûter cher car un tner à varicap, cela implique une alimentation stabilisée 30 volt et un potentiomètre 25 tours. Comme je n'en suis plus à quelques détails près, je parachève par un indicateur à zéro central (trois comparateurs et 3 leds) et un indicateur de champ (LM3915 commandant 10 leds). Le tout, y compris l'afficheur digital, derrière un plexi fumé. C'était une belle pièce, comme un sapin de Noel. Quelques ronflements sur les stations peu puissantes, causées par un manque d'étude au niveau des blindages, et surement, avec le recul, quelques bourdes dans l'organisation des masses.
Installation chez les grands-parents : tout marche ! Une certaine gêne chez eux cependant : combien cela a-t-il couté, me demande-t-on ? Pour ne pas les peiner, je leur sort un montant dérisoire, qui équivaut au cinquième de ce qu'un tuner digital vaut à ce moment-là . Soulagement. Oui mais c'est la porte ouverte aux critiques : est-il aussi sensible, pourquoi, malgré qu'il soit digital, il n'a pas de présélections ? Et pourquoi il n'y a ni les grandes ondes ni les petites ondes en AM ? Et la question qui fait mal : combien cela va coûter en électricité, tout cela ? Il faut dire que cela chauffe pas mal (diviseur ECL et compteur en logique TTL, plus toutes les leds).
Puis à l'occasion, mes parents en visite chez mes grands-parents "qu'est ce que c'est ce truc, un tuner FM, encore un de ces trucs, mais vous ne devez pas le laisser faire".
Il tient un an, puis, amère déception, à l'occasion d'un nettoyage de printemps, il disparaît et le vieux tuner mono réapparaît. Lorsque je prends de ses nouvelles (de mon tuner digital), on me répond vaguement qu'il marche encore, ma grand-mère me dit quelque chose comme "c'est mieux comme cela" et je sens que ce n'est pas un bon sujet de conversation.
Là où la seule chose que j'espérais, c'était pouvoir continuer à dépenser mon argent de poche pour y retravailler, je vois bien que cela cale.
Comme je suis plutôt de nature fuyante dans ce genre de situation, je n'insiste pas, et je continue à vaquer paresseusement, un côté aux études à l'école, et les soirs et les WE dans mes bouquins d'électronique.
Je me souviens quasi de différents montages destinés à alimenter ma curiosité : un millivoltmètre BF, et la mise en œuvre d'une tête de réception FM prévue à l'origine pour auto-radio, achetée à bon compte chez un stockiste. La syntonisation était mécanique, via noyaux plongeurs. J'ai ainsi eu l'occasion d'y brancher le premier décodeur stéréo que j'avais fait, amis n'ayant pas de haut-parleurs à moi, cela restait du domaine expérimental, brièvement branché sur la châine Hi-Fi du living.
On glisse tout doucement vers les années 1980.
Je me revois distinctement en train d'écouter à la radio, en FM, le débat Mitterand-Giscard du 5 mai 1981, notamment le passage à propos du cours du Mark.
Durant des années, entre 1975 et 1980 environ, je déplorais qu'on n'ait toujours pas d'enregistreur à cassettes.
Et pourtant ils s'étaient démocratisés. Malgré que mon père ramène quantité de documentation à la maison, trop cher, toujours trop cher pour ce satané Dolby qu'il faut absolument. Un bon deck cassette avec Dolby B était pourtant passé en quelques années, d'un demi-mois de salaire à deux semaiens de salaire. Oui mais, en définitive, le raisonnement était le suivant : si on faisait cet achat, alors se pointait illico le remplacement de l'autoradio dans la voiture, pour aussi y lire les cassettes, donc finalement, au total, rien de nouveau sous le soleil, cela totalisait encore un mois de salaire.
Les radios-cassette stereo sont apparues quelque part en 1977-1978, et en 1979-1980, ils arrivent à maturité. Durant plus d'un an, j'insiste et j'insiste en pointant un certain radio-cassette stereo qui, de mon avis, était une affaire. Cher, mais complet. Un demi-mois de salaire, mais pour ce prix là , non seulement un deck cassette (sans Dolby certes), mais aussi un tuner stereo et deux jolis haut-parleurs 2 voies intégrés. Et ce qui est assez remarquable, lorsqu'on le fait marcher, le son est vraiment bon, même sur la musique classique. Le Sharp GF-9090. Seul hic, il n'a pas d'entrée phono, donc il ne peut être branché directement à un tourne-disque. Par contre, il se connecte sur une chaine Hi-Fi exactement comme un deck cassette : une prise DIN 5 points qui sert à la lecture et l'enregistrement. J'insiste tellement qu'on me l'achète qualque part en 1980 il me semble, on enregistre quelques cassettes, juste le temps de vérifier qu'effectivement il enregistre, mais le résutat s'avère loin d'être parfait. Si on enregistre sur les micros incorporés, on entend le bruit du moteur de la cassette. Si on enregistre à partir de la prise DIN, par exemple via la chaîne Hi-Fi, le résultat après enregistrement manque de précision par rapport à la version d'origine. Et ce qui gâche tout, c'est que parfois, l'enregistrement foire parce que la bande dévie de sa trajectoire, vraiment la partie cassette de ce combiné était affublée de défauts. Retour chez l'importateur qui condescend à dire, de haut de ses lunettes, que tel matériel n'a pas les performances des decks vendus aussi chers, mais qui n'ont ni tuner, ni amplis, ni haut-parleurs.
Alors je lui achète le service-manuel.
Arrivé à la maison, je refais les réglages de bias (polarisation) pour la cassette, ce qui me permet d'atteindre une courbe de réponse satisfaisante pour l'oreille. Lorsque la bande ne se désalignait pas, à part le léger bruit de fond, le son enregistré devenait quasiment indiscernable de l'original. Il devait y avoir un solide problème de calibration sur la chaîne de production !
L'appareil une fois mis au point passe du living à ma chambre. C'est donc là ma première chaîne Hi-Fi. Un radio-cassette stéréo même pas muni d'une entrée phono. La même année, je m'achère des haut-parleurs. Pas n'importe quels haut-parleurs, mais des haut-parleurs en Kit, des Polykit modèle BEK023, deux voies. Bien mieux que les haut-parleurs intégrés du radio-cassette, mais moins bien que les Polykit 3 voies, qui offraient un son plus doux, moins graillonnant. Le problème n'était pas le prix (ces Polykit étéient très démocratiques), mais l'encombrement, ma chambre étant minuscule. Ah, les Charlots "que c'est bon la sono", cela doit dater de cette époque, les premières production studio en audionumérique, c'était incroyable, même via le tuner FM. On sentait que quelque chose était en train de changer. Daniel Blanc-Franquart, si j'ai bonne mémoire ? Et puis c'était aussi l'année Radio-Cité, Marc Moulin et sa bande. Génération 80 à la TV. Oui mais, il y avait tout de même un problème : mon radio-cassette stereo sur deux HP externes, cela marchait bien, mais comment faire pour écouter des disques ?
Facile : il existait un kit ad-hoc chez Polykit, sous la forme d'un prampli RIAA.
Vite acheté, mais quelle galère pour le monter … et il n'y avait ni coffret ni alimentation. J'ai pas mal souffert à réaliser le coffret das une tole nue, à découper, à plier, à percer. Pour faire simple, et pour éviter les ronflements, l'alim, c'était 5 piles de 4,5 V en série pour arriver aux 22V péconisés. Cela marchait jusqu'au jour où j'ai eu la brillante idée d'installer un témoin de fonctionenment LED. Acheté chez Tandy, monté .. et voilà , le témoin s'allume, mais le montage ne fonctinne plus. Grand mystère … Une semaine à chercher. A la fin de celle-ci, je remballe le kit chez le fabricant, qui me le renvoie "refait toutes les soudires" et hop, lorsque je l'alimente, même topo, le voyant s'alume, mais le montage ne fonctionne pas.
Quelques heures plus tard, en lisant une documentation sur les leds, je vois que c'était tout bête : j'avais omis d'installer une résistance en série avec la led, par conséquent elle bouffait tout le courant, qui n'était limité que par la forte résistace interne des piles, et il restait moins de 2 volt pour le montage.
Et me voilà prêt à enregistrer des disques sur le Sharp GF-9090. Essais avec la platine Dual 1209 du Living, ça marche. Lorsqu'on presse le bouton enregistrement sans activer le tuner et que la prise DIN est enfoncée, le Sharp GF-9090 enregistre ce qui se présente sur cette prise DIN (et pas ses micros internes). Et le son sort car il y a un contrôle audio à l'enregistrement. Je note que j'ai de la chance en ayant branché les HP extérieurs, car le Sharp GF-9090 est bardé de raffinements : il n'y a pas de contrôle d'enregistrement si on fonctione sur les HP internes. Cela est compréhensible étant donne le risque de Larsen en micros internes.
Oui, mais so on veut uniquement écouter ses disques, sans vouloir les enregistrer ? Facile, il n'y a qu'à utiliser une cassette factice, que l'on met en enregistrement-pause. Et à l'aide de la petite prise "remote" qui n'est qu'un interrupteur qui coupe le moteur, on gagne en confort d'écoute.
Reste à acheter une platine tourne-disque. La PL-512 de Pioneer me faisait de l'œil depuis des mois, c'était devenu peu à peu, pour moi, l'archétype de la "bonne platine", mais voilà , au moment de faire mon achat, la gamme Pioneer est entièrement refondue et passe au direct-drive. S'ensuit une pâle PL-200, certainement la plus mauvaise platine du monde. Un bras qui couine, le tube du bras qui résonne, un son mou au possible, et cela malgré que je me sois fendu d'une cellule Shure V15 type 4, car là , avec cette cellule, j'y étais allé à fond, j'avais cassé ma tirelire. Quelle bizarrerie, non ?
Enfin, je suis arrivé à mes objectifs : vers l'année 1982, j'ai enfin ma chaîne Hi-Fi avec tuner, cassette, tourne disque, ampli et baffles. Et l'essentiel est portable. Du point de vue de l'hélicoptère, c'est idéal, mais en pratique, cela s'avère un peu décevant, tout de même. La cassette dérape pafois pendant l'enregistrement, ce qui fait qu'à la lecture l'azimuth est foutu (pas d'aigües) et par conséquent les niveaux sont instables, au point que parfois, c'est tout un côté qui se débine sur cassette.
Je reste comme cela un an, puis je découvre les fameux bafles MFB de Philips. Une révélation. Surtout les gros, des vrais 3 voies, modèles 545. Un son doux, mais tout y est. La voix humaine est incroyablement rendue, pour une fois les speakers n'ont pas "des gorges comme cela" et pourtant il y a de l'énergie dans le grave, et même plus bas, là où cela devient inaudible.
Oui mais ça, c'est incroyabmlement cher. Il y en a pour un mois de salaire, par bafle. Alors je tente une comparaison entre le petit modèle, le 541 et le modèle du milieu, le 544. A tout prendre, je préfère le petit, le 541, qui a plus de mordant, alors que le 544 m'apparît comme bien fade, surtout à -côté du 545? Le 541, il semble avoir été mis au point pour justement, montrer qu'il a du caractère. Cela me convient, et dernière étépe, je le compare à divers HP conventionels, pas MFB, et là , il n'y a pas photo. Ce modèle 541 enfonce tous les autres bafles. Il a une présence, une profondeur et un tonus qu'aucun autre n'a. Le seul problème, concèdent les vendeurs, c'est le prix. Ca fait encore trop d'argent pour moi. Puis l'occasion se présente : un magasin supprime une filiale et liquide le stock d'exposition à -50%. Je fonce. Et surprise, ce sont mes parents qui me les paient. Car ils avaient pu, eux aussi se rendre compte du saut qualitatif que cette technique MFB apportait mais que Philips maintenait inaccessible via une politique de prix élitiste. Petit problème : on se rend compte au dernier moment q'un des HP vient de tomber d'une étagère, il est amoché et son tweeter ne marche pas. Le vendeur, sympa, nous les met en réparation "garantie usine", ils repartent chez Philips .. et là ils s'égarent. On mettra deux semaines à les retrouver puis encore deux semaines pour les réparer, et voilà , c'est fait, j'envoie mes HP Polykit au grenier, et je peux enfin profiter de cette acquisition. Le son est fantastique, un poil fatiguant même, car le tweeter est un poil granuleux tout de même. Il faut dire qu'il commence à 1400 Hz; avec le recul, je crois que Philips aurait dù le raccorder une octave plus haut, ceci entraînant de raffiner le pilotage du boomer, mais compte teu du prix de vente élevé, cela serait resté aussi rentable pour eux.
Vers 1983, ne restait plus que le problème du manque de fiabilité du transport de la cassette, qui déviait parfois (et même de plus en plus souvent). Et puis, à cette époque, ne pas avoir de Dolby ! Ah là là .
Raison pour laquelle, armé du service manuel, et de quantité d'autres service manuels concernant d'autres decks cassette, j'étudie vers décembre 1983 une transformation radicale : garder cette fiutue mécanique, mais y monter une autre tête d'enregistrement/lecture, et insérer das le circuit de la cassette, un réducteur de bruit. Une chsoe en entraînant une autre, je finis par concocter durant les vacances de Noel 1983, une plaquette expérimantale, externe, que j'arrive à connecter sur le circuit principal qui consite en un ampli d'enregistrement à ampli-op et circuits résonants copié du meilleur modèle Optonica (haut de gamme de Sharp) , tout en récupérant l'ampli de lecture existant. Et last but not least, la nouvelle tête de lecture que je choisis, n'est finalement pas une Sendust à profil hyperbolique, comme pressenti, mais une tête qui coûte une petite fortune, une tête avec circuits magnétiques séparés enregistrement/lecture. Ce qui veut dire que la tête contient en réalité deux têtes distinctes, juxtaposées, toutes deux à profil hyperbolique, l'une spécialisée pour l'enregistrement (large entrefer), et l'autre spécialisée pour la lecture (entrefer extra-fin). Et ce qui est extraordinaire, c'est que moyennant certaines précautions, les deux sections peuvent travailler simultanément. Lorsqu'on enregistre, la tête de lecture qui est positionnée quelques millimètres derrière, lit ce qui vient d'être enregistré. Par conséquent, si il y a le moindre problème d'azimuth, de polarisation ou de désalignement de piste, on l'entend immédiatement et donc on peut plus facilement identifier la cause éventuelle.
J'ai fait des enregistrements incroyables avec cette configuration expérimentale. Notament, durant le réveillon de nouvel an 1983-1984, la fameuse émission de Patrice Blanc-Franquart, plein de tubes, enregistrés "plein pot" sans distorsion, avec une égalisation à l'enregistrement peaufinée, des cassettes comme cela, il ne devait pas en exister beaucoup à l'époque. C'était un plaisir extraordinaire de constare, durant l'enregistremlent via le monitoring "vrai", que tout se passait bien.
Oui, mais c'était de l'expérimental : la plaquette résidait à l'extérieur, et l'ampli d'enregistrement était alimenté en 30 volt pour autoriser à la fois des forts niveaux et une commande en courant de la tête d'enregistrement (forte résistnce en série). Comment passer de cela, à quelque chose de miniaturisé, capablme de rentre à l'intérieur ?
J'ai mis 6 mois, un peu chaque semaine, à réliser cela. Il en est résulté quelque chose qui doit être unique. Tout d'abord, j'ai voulu mettre des ampli-op partout des NE5532 qui étaient à l'époque ce qui se faisait de mieux pour l'audio. En plus, je voulais les alimenter en tension symétrique (plus et moins), donc je me suis tapé l'étude et la mise au point d'une petite alimentation à découpage, de type flyback, qui sortait 2 x 7,5 volt. Ceci pour éliminer autant que possible les condensateurs de liaison. Puis, confier toutes les commutations relatives au fonctionnement de la cassette (bias, égalisation) à des commutateurs statiques (des CD4066). Et comme si cela ne suffisait pas, installer un réducteur de bruit, mais pas un Dolby B dont les circuits étaient difficiles à approvisionner, mais un véritable compresseur / expanseur 2:1 (NE571) capable de fonctionner en monitoring vrai. Donc deux NE571, l'un en compresseur et l'autre en expanseur. Le tout sur une platine de 10cm sur 10cm, qui rentait juste entre le tranfso d'alim (bien blidé heureusement) et un des deux haut-parleurs internes. J'ai simplifié la conception du PCB en faisant appel à ce qu'on appelle la "gravure anglaise" et j'ai routé toutes les alimentations au moyen de fils volants; certes j'aurais pu (et du) le faire en double face, mais j'ai péfére le simple face. Un joli PCB, artisanal, ultra-dense. SEul compromis, les ampli-op n'étant alimentés qu'en 15 volt (deux fois 7,5 volt), la gamme dynamique était plus réduite que mon proto externe, mais la présence du compresseur/expanseur compensait dasn uen certaine mesure. Mais pour pouvoir tout de même atteindre un niveau de moduation correct, j'avais dù abaisser la résistance qui délivrait le courant BF d'eregistrement, et par conséquent il était devenu difficile de garantir une réponse en fréquence aussi étendue que dans le premier proto. Je garde comme souvenir, que plus le tête est attaquée en courant, plus le son est "juteux", et cela va au-delà de la notion de réponse en fréquence. Avec le recul, je pense qu'il y a un détail qui a échappé à bien des concepteurs, comme le courant de prémagnétisation qui est absorbé dans l'ampli d'enregistrement (malgré les filtres bouchon, qui se dérèglent). Il se peut qu'à ces fréquences, vers 85 KHz ou 108 KHz, l'impédance de sortie de l'ampli d'enregistrement soit tout sauf linéaire, qu'elle contienne d'obsures variations corrélées avec le mesage audio, et donc, plus la résistance qui l'isole de la tête est grande (attaque en courant), moins important est l'effet d'une non-linéarité à cet endroit, par application de la règle du pont diviseur.
Car avec l'alim symétrque, donc 15 volt, et une résistance diminuée, je n'ai pas pas pu retrouver cet sentiment "juteux", comme quoi le ruban magnétique recevait son flux magnétique de façon optimale. J'avais cependant tout essayé : revoir l'égalsaiation d'enregistrement, revoir le niveau de biasn, mais toujours le même constat.
J'ai tout finalisé en mai 1984, c'était vraiment fantastique d'arriver à faire rentrer toute cette technique dans un tel appareil.
Seul hic : cette alim à découpage produisait un méchant bruit lorsqu'on utilisait le tuner AM, pas si l'on était sur une station forte, mais tout de même, cela était préoccupant. Elle rayonnait pas mal, tout de même.
A part cela, tout marche encore dans cette radio, que mes parents continuent à utiliser quotidiennement dans leur chambre à coucher.
Sur B&M, j'entends "Don Quichotte et Sancho Pansa" et c'est formidable !
Bravo les gars !
Voilà , vous avez demandé, maintenant vous savez.
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